La pollution par le plomb : causes et solutions
Pollution : Où ? Pourquoi ?
Pour répondre à cette question il convient de distinguer le tir aux armes à air du tir aux armes à feu et le pas de tir du pas de cible.
- Armes à air
La pollution se produit au pas de cible et est liée à l'écrasement du projectile contre ce qui est généralement une plaque d'acier… Les tests et mesures que nous avons effectués depuis des années montrent que la pollution liée au passage du projectile dans le canon est très faible voire négligeable.
Toutefois, cette pollution au pas de cible fini par gagner le pas de tir au gré des courants d'air liés à l'ouverture d'une porte, à une éventuelle ventilation au pas de tir, aux allers et retours des chariots porte cibles le cas échéant.
En d'autres termes, selon nos tests, si l'on supprime la pollution au pas de cible il n'y a plus de pollution ou très faible.
- Armes à feu
Alors que les 2 sites sont assez éloignés, la pollution existe aussi bien au pas de tir qu'au pas de cible.
Au pas de cible elle est liée à l'écrasement du projectile contre des plaques d'acier voire dans des butes de terre ou de sable, les projectiles finissant par s'amalgamer les uns aux autres.
Au pas de tir nous pensons que la pollution est liée à la propulsion du projectile. En effet, au moment de l'ignition de la poudre on peut atteindre des températures de l'ordre de 3 000 ° Celsius et une pression de l'ordre de 3 500 bars. Dans ces conditions extrêmes il est possible que la base du projectile entre en fusion superficiellement et des particules de plomb sont expulsées au sortir du projectile de la bouche du canon.
Mesures de la pollution
On parle généralement de :
- Pollution surfacique : la mesure de cette pollution consiste à faire un prélèvement avec une lingette sur une surface
horizontale.
Cette mesure est peu significative : on peut avoir une valeur élevée avec une petite concentration de plomb dans l'air si le ménage n'a pas été fait depuis longtemps... Le seuil à ne pas dépasser est de 1 mg/m².
Le club peut faire lui-même ces prélèvements ou s'adresser à un bureau de contrôle.
- Pollution aérienne : la mesure de cette pollution consiste à faire un prélèvement dans l'air
ambiant de la zone que l'on veut contrôler. Généralement à hauteur des voies respiratoires.
Une pompe aspire de l'air, le fait passer à travers un filtre et ensuite on mesure la quantité de plomb piégée par ce filtre.
Cette mesure est intéressante à faire mais la valeur trouvée est à rapprocher du temps passé dans cette ambiance de pollution : on comprend bien que si on passe 1 heure par mois dans l'enceinte polluée ce n'est pas comme si on y passait 8 heures par jour.
Le club peut faire lui-même ces prélèvements mais il lui faut disposer des matériels nécessaires (pompe de prélèvement) ou s'adresser à un bureau de contrôle.
- Plombémie : là, par contre, c'est très parlant. C'est réellement
l'intoxication dont on a été l'objet et c'est ce qui peut conduire à des
cancers.
Pour une mesure de plombémie il faut demander à son médecin.
Les seuils fixés par l'Union Européenne
La règlementation européenne à changé début 2024 et à procédé à une baisse drastique des seuils de concentration de plomb.
S'agissant de la concentration de particules de plomb dans l'air, le seuil est passé de 150 µg/m3 d'air à 30 µg/m3 d'air et pour ce qui est de la concentration de plomb dans le sang, le seuil est passé de 700 µg/litre de sang à 150 µg/litre de sang.
Le seuil de concentration de plomb dans l'air est malheureusement souvent atteint et parfois largement dépassé.
Risques pour les clubs
Tous les seuils évoqués ci-dessus se rapportent à des
ambiances de travail : c'est le code du travail qui applique ces seuils,
considérant que l'on est obligé d'aller travailler…
Toutefois, outre le fait que dans certains clubs il y a des salariés (donc la
réglementation s'applique de fait) il faut se souvenir que :
a) les clubs sont des associations de type Loi de 1901 donc soumis à l'autorité
préfectorale
b) les clubs sont des ERP (Établissement Recevant du Public) de type PA
ou X donc soumis à l'autorité préfectorale.
Ce qui veut dire que les préfectures peuvent être saisies via les ARS (Agence
Régionale de Santé) et peuvent prendre des mesures de fermeture administrative
(au moins jusqu'à ce que le problème de la pollution soit réglé).
Tout cela, évidemment, en plus du fait que, d'une manière générale, il n'est
pas très bon d'être exposé à une ambiance polluée par le plomb.
Stands concernés
Tous les stands de tir (armes à air et armes à feu) sont concernés.
Évidemment, la pollution sera plus « contenue » et concentrée dans les stands de tir indoor (armes à air et armes à feu) que dans les stands de tir en extérieur. La situation la plus pénalisante étant celle des stands de tir indoor pour armes à feu.
Nous avons effectué en 2 ans plus de 100 mesures de pollution (notamment aériennes) dans 7 stands de tir différents : une grande majorité de ces mesures ont révélé une pollution supérieure à la norme de 30 µg/m3.
Que faire pour lutter contre cette pollution ?
Les principales solutions que nous avons envisagées (mais il peut y en avoir d'autres évidemment) sont :
- Le remplacement du plomb par un autre matériau
Selon nos informations, des fabricants de munitions se penchent sur ce sujet. Sans mettre en cause leur compétence/leur recherche, nous pensons que, malheureusement, le plomb présente de grands avantages dans cette application de tir :
- Densité 11.33
- Il est ductile ce qui lui permet de bien épouser les rayures des canons. L'or est encore plus ductile mais on ne pense pas que ce sera pour demain des projectiles en or !
- Il est relativement peu onéreux
- La ventilation
La ventilation est la solution qui, à ce jour, est la plus adoptée mais il faut être précis lorsqu'on parle de ventilation.
Un type de ventilation qui donne des
résultats relativement efficaces est celui adopté par les administrations de l’État (stands de tir de la police nationale ou des armées) à savoir la
ventilation dite « en piston ». Elle consiste en un mur soufflant à
l'arrière du tireur et un mur aspirant à l'avant du tireur. On crée ainsi un
courant d'air, au sens littéral du terme, qui se déplace à une vitesse
supérieure à 0.4 m/s. Ce qui correspond, pour un stand de tir de 10 postes de
1m de large avec une hauteur de plafond de 2.5 m à 36 000 m3/h
[0.4 x 3 600 x 10 x 2.5] ce qui est considérable.
Dès lors, une telle solution de ventilation est coûteuse en investissement (compter plus de 15 000 € par poste de tir) et également en fonctionnement parce que, en période froide, réchauffer un tel débit d'air pour le porter de quelques degrés (température extérieure) à 16 ou 17 °C est très énergivore. Sans compter que cette solution est peu écologique : en plus d'être énergivore, elle ne fait que déplacer le problème puisque l'air rejeté en extérieur doit être filtré, et donc les filtres remplacés…
- Faire en sorte de ne pas polluer
C'est la solution que nous avons adoptée.
Les pièges à balles ECOTRAP
Les pièges à balles ECOTRAP que nous vous proposons se déclinent en plusieurs versions : pour armes à air (ECOTRAP 10) et pour armes à feu (ECOTRAP 50 pour le tir à 50 mètres en calibre .22 LR et ECOTRAP 25 pour le tir à 25 mètres calibres .22 LR à .357 Mag).
- Performance – Efficacité
L'efficacité du piège à balles ECOTRAP 10 pour armes à air a été contrôlée par un bureau de contrôle international (SGS, leader mondial de l'inspection, du contrôle, de l'analyse et de la certification).
Pour cela
nous avons construit spécialement à cette fin 2 lignes de tir à 10 m avec
des panneaux neufs de type salle blanche.
Nous y avons installé 2 pièges à balles : ECOTRAP 10 et celui d'une
ciblerie électronique composé classiquement d'une tôle d'acier inclinée.
Nous avons ensuite tiré 500 plombs dans chaque ligne de tir sur une durée
de 8h.
Le bureau de contrôle international a installé des capteurs à proximité des
cibles.
Valeurs enregistrées : 147 µg/m3 d'air avec le piège à balles classique et 4.7 µg/m3 avec ECOTRAP 10. Sachant que, l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) considère qu'en dessous de 10 µg/m3 d'air la valeur est non significative car elle est dans la marge d'erreur des dispositifs de mesure et des appareils d'analyse. On peut donc dire que ECOTRAP 10 évite toute pollution.
Aspect des projectiles 4.5 mm recueillis avec ECOTRAP 10

avec un piège à balles traditionnel

avec ECOTRAP 10
L'efficacité des pièges à balles pour armes à feu, ECOTRAP 50 et ECOTRAP 25 s'apprécie assez simplement lorsqu'on observe l'état des projectiles récupérés.
Aspect des projectiles tous calibres recueillis avec ECOTRAP 25

avec un piège à balles traditionnel

avec ECOTRAP 25
Aspect des projectiles .22 LR recueillis avec ECOTRAP 50

avec un piège à balles traditionnel

avec ECOTRAP 50
- Performance - Longévité du dispositif amortisseur
Récupérer des projectiles sans les détruire est à la portée de tous. Créer un dispositif qui capte des milliers de projectiles avant d'être inopérant est plus compliqué. C'est l'objectif que nous nous sommes fixé…
Il est pour autant très difficile ou aléatoire de donner une durée de vie du consommable amortisseur tant il est vrai que cela dépend de la précision des tirs effectués : plus les tirs sont précis (regroupés), par exemple des tirs de carabiniers de haut niveau et plus le consommable amortisseur se détruit rapidement. Inversement, des tirs effectués par des pistoliers débutants auront beaucoup moins d'impact sur la longévité du consommable.
Piège à balles Ecotrap 10
Nous avons effectué des tests dans des conditions les plus contraignantes pour la longévité du consommable amortisseur, à savoir des tirs effectués avec une carabine fixée à l'étau. Dans ces conditions, nous avons tirés plus de 15 000 coups sans qu'aucun tube ne soit détruit. Cela laisse à penser que la longévité peut varier de 15 000 à 30 000 coups selon les situations.
Pièges à balles Ecotrap 25 et 50
Les tests effectués avec ces pièges à balles varient selon la précision des tirs et le puissance des projectiles.
Là encore, on peut dire que la longévité varie de 4 000 à 10 000 coups.